Dix années à partager

( Hélène Lancey – Le Dauphiné Libéré – 10 octobre 1995 )

95C’est dans un authentique esprit d’ouverture que s’est déroulée la cérémonie officielle de dimanche soir marquant le point de départ des manifestations du 10e anniversaire de la MCA. Le sous-préfet Ducamp ne s’y est pas trompé. Il est allé jusqu’à parler d’esprit de famille.
Après avoir présenté les excuses de Louis Mermaz, qui venait tout juste d’être grand-père. Yvonne Reymond, présidente de la MCA, a rappelé la vocation que s’était donnée la maison au moment de sa création en septembre 1985 : rassembler et transmettre.
Rassembler les individus de la communauté éparpillée dans la ville. Puis rassembler les associations en leur offrant un siège, mais aussi “la possibilité d’unir parfois leurs efforts pour des actions communes”. Non moins essentiel, transmettre : “il est fondamental d’éveiller au sein des jeunes générations, et de maintenir chez les plus anciennes, l’intérêt pour notre langue, notre culture, notre histoire, mais aussi notre devenir en tant que nation”.
Et la présidente de se demander si la MCA avait vraiment atteint ces objectifs. De poser aussi la question à adopter devant les changements qui ont marqué le monde en 10 ans. Derrière ces questions l’esquisse d’une inquiétude, non pour la MCA, mais pour le devenir plus général de l’Arménie et du peuple arménien.
Ce n’est pas un hasard si Mme Reymond a rappelé que les Arméniens, au nombre de 7 millions, étaient pour moitié dans leur pays d’origine, l’autre moitié représentant la diaspora.
Mais la MCA a pour sa part apporté une forme de réponse à ces questions en choisissant pour son dixième anniversaire l’ouverture vers les autres. Le principal objet de cette célébration : “aller vers un public non arménien qui ne vient pas naturellement à nous et lui permettre, à son tour, de découvrir l’originalité, la raffinement et la force de la culture arménienne”.
Et la présidente d’ajouter : “cette ouverture, que dans les mois prochains nous réaliserons grâce au concours de plusieurs associations locales, il faudra aussi la poursuivre dans les années à venir. Nous contribuerons ainsi à l’épanouissement de notre communauté, mais aussi … au renforcement de notre jeune République”.
Gérald Eudeline, qui s’exprimait au nom du maire de Vienne, a insisté en particulier sur le rôle de solidarité qu’ a joué la MCA. Pour le maire-adjoint de Vienne, la MCA a toujours un rôle primordial à jouer pour faire connaître la force et la richesse de la culture arménienne.
Bernard Saugey, qui s’exprimait en son nom et celui de Jacques Remiller présent à ses côtés, rappelait l’importance de transmettre pour un peuple déraciné et définissait l’Arménie à travers quatre notions essentielles : la culture, l’amitié, la souffrance, la fragilité du pays.
Pour Louis Ducamp, sous-préfet, la manifestation de dimanche était d’abord une fête de famille. “Il est important pour l’Etat dont je suis le représentant, devait-il déclarer, d’être présent pour saluer un peuple qui a souffert et qui souffre encore”. Le sous-préfet profitait de l’occasion pour insister sur l’importance d’un idéal national.
10 bougies que l’on souffle et un buffet particulièrement bien garni ont été la conclusion de cette soirée où le mot partage n’était pas qu’une idée en l’air …

Une décennie de culture arménienne à Vienne

( Le Progrès – 12 octobre 1995 )

1985-1995. Faites le compte. Cela fait dix ans que la Maison de la Culture Arménienne est implantée à Vienne.
La dixième bougie se soufflait dimanche autour d’un verre de l’amitié, réunissant de nombreux membres de la communauté arménienne viennoise ainsi que différentes personnalités (M. Eudeline, premier adjoint au maire, M. Saugey, député, et M. Ducamp, sous-préfet). Les responsables de la Maison de la Culture Arménienne, M. Tchoboian et Mme Reymond, inauguraient le lancement d’une année de festivités qui marquera la commémoration de cette 10e année.
Et question de démonter, s’il le faut, que l’établissement est ouvert à tous les publics, hormis la volonté farouche de donner un aperçu exhaustif de la culture arménienne à qui s’y intéresse, les rendez-vous “anniversaires” de cette saison 95-96 seront conjointement mis en place avec les associations ou les institutions de la ville. Parmi elles : le Théâtre de Vienne, la Bibliothèque municipale et les Musées.
M. Tchoboian précise : “C’est à nous de bien faire entendre que la Maison de la Culture Arménienne est ouverte à qui le souhaite. De par l’orientation de ses activités, qui font la part à la peinture, au théâtre, à la musique, à la danse, l’histoire, l’architecture ou encore la littérature. Et de par la mise en place de partenariats avec différentes structures municipales”.
Au programme de la saison 95/96, afin de marquer une décade d’animations, seront proposés : le 14 octobre “Les derniers rois d’Arménie” (projection vidéo – débat); en novembre l’Orchestre philarmonique d’Arménie; en décembre de la musique traditionnelle avec le Trio Dabaguian; et, jusqu’au mois de mai, une action humanitaire en faveur de la ville de Goris (jumelée avec Vienne), une expo-photo, une découverte de la langue arménienne, différentes expositions.
A côté de ces évènements, la MCA continuera à accueillir ses membres dans le cadre de ses activités permanentes : enseignement de l’arménien, peinture, club du 3e âge, danse, aïkido, piano.
Précisons enfin qu’au moment de la cérémonie du dimanche 8 octobre, rares sont les accueils où la chaleur et la vraie convivialité sont si spontanément probantes.