(Clément Breysse – Le Dauphiné Libéré – 21 mai 2009 )

C’est une belle histoire d’amour entre Vienne et Goris. Une de celle qui traverse les années. La preuve en est encore faite depuis quelques jours, avec le départ d’un nouveau convoi pour la ville arménienne. A bord des deux containers chargés dernièrement, pas moins de douze tonnes de marchandises et un don qui avoisine les cent mille euros.
Dans le détail, l’association viennoise a réussi à récupérer pas moins de 55 lits pour l’hôpital de Goris, mais aussi 50 matelas pour les accompagner.
Les containers contiennent aussi du matériel dedésincarcération, ou encore une cinquantaine d’équipements de pompiers. “Nous avons pu envoyer des tenues complètes, il ne manque que les casques, mais sinon il y a les combinaisons, les pantalons, les blousons”, explique fièrement Jacques Kéchichian, en charge de ces actions de solidarité et qui a collecté ce matériel auprès des différents centres de secours de la région.
Si depuis de nombreuses années, l’association se mobilise et arrive à envoyer du matériel en Arménie, cette année le président de l’association est heureux de voir partir … une ambulance de pompiers. Celle-ci a été donnée par les pompiers du Rhône. “Elle est quasiment neuve”, se réjouit Jacques Kéchichian. Le véhicule possède en effet pas plus de 67 000 km au compteur et est estimé à près de 15 000 €.
Certes, en France, le véhicule n’est plus à la pointe de la technique. Pourtant, en Arménie, il devrait permettre de sauver de nombreuses vies.
Mais avant d’user ses pneus à Goris, le véhicule a dû être chargé dans l’un des containers. Ce ne fut d’ailleurs pas une mince affaire. “On y a réfléchi pendant quelque temps”, concède Jean-François Merle.
Les bénévoles de l’association ont mesuré au millimètre près pour faire rentrer l’ambulance dans le container; “mais ensuite impossible d’ouvrir les portes, j’ai dû passer par la petite fenêtre qui donne sur l’arrière du véhicule”, se souvient encore Jean-François Merle. Enfin, pour éviter les mouvements de l’ambulance durant le trajet, les matelas ont servi à la caler.
Le chargement a ensuite pris la direction de Lyon pour être centralisé. Puis, il a pris la route de Fos-sur-Mer dans la foulée, afin d’être embarqué sur un bateau-cargo.
Du côté viennois, on mise sur une arrivée de cette cargaison solidaire à Goris dans le courant du mois de juin.

Soutien renforcé à la jumelle caucasienne

( Anaïs Digonnet – Le Dauphiné Libéré – 14 décembre 2009 )

Après qu’une délégation arménienne ait passé une semaine à Vienne, le maire Jacques Remiller et Nelson Voskanian, son homologue caucasien, ont signé samedi en mairie le renouvellement de la convention de coopération entre les deux villes. “Notre union a pris une dimension nouvelle”, commentait le premier élu de la ville de Goris, jumelée à Vienne depuis 1992. Ce nouveau partenariat définit trois axes de travail sur les trois ans à venir.
Le premier concerne le tourisme, facteur déclencheur du développement local. Objectif : valoriser le patrimoine de la cité arménienne, avec le soutien de l’office du tourisme de Vienne. Cet été, l’association “Terre et culture” cherche des Viennois pour partir revaloriser une partie des monuments anciens de Goris. La francophonie sera aussi l’un des points forts de cette nouvelle collaboration culturelle. Des cours de langue en français seront donnés au sein du centre culture de Goris, et les deux bibliothèques devraient aussi mener des travaux en étroite collaboration. Avec le ministère des Affaires étrangères et l’ambassade de France en Arménie, un festival itinérant devrait également voir le jour, avec la possible venue d’un professionnel viennois.
Enfin, la convention prévoit le réaménagement durable et urbain de la ville de Goris, afin d’améliorer la qualité de vie des habitants. “Energies sans frontières” va ainsi procéder à la réhabilitation du réseau de l’éclairage publique début 2010. Les fontaines vont aussi être mises en eau et la voirie restructurée.
La coopération des deux cités se poursuivra aussi sur le terrain de la santé. Sous l’impulsion du Dr Hampar Kayayan, radiologue au centre hospitalier Lucien Hussel, des équipements ophtalmologiques devraient être envoyés en février prochain à l’hôpital de Goris, actuellement en reconstruction. Certains membres du personnel soignant viendront se former à l’utilisation du scanner en 2010 à Vienne. Du matériel nécessaire aux pompiers, récupérés dans les Sdis de la Loire, du Rhône et de l’Isère sera aussi acheminé vers Goris.
Pour remercier la municipalité de ce nouvel élan, Nelson Voskanian souhaite la construction d’une Maison française. “Nous aimerions également qu’un de nos cafés soit baptisé “La terrasse des Viennois”. On y ferait la promotion de la musique et de la littérature françaises. Ce serait une ambassade de Vienne à Goris”; ajoutait le maire arménien.