Un quart de siècle marqué par plusieurs évolutions

(Charlotte Gazarian – La Tribune de Vienne – 3 décembre 2010)

Un quart de siècle de rassemblement, de transmission culturelle. On peut dire que la Maison de la Culture Arménienne (MCA) n’a pas chômé depuis 25 ans!
Inaugurée officiellement en 1985, elle fêtera le 19 décembre cet anniversaire symbolique avec l’Ensemble de danses arméniennes Goris-Sassoun et le trio Levon Chatikyan, dans “Terre d’Arménie”.
La MCA a connu plusieurs évolutions au fil des années. “Il y a eu un tournant avec l’indépendance de l’Arménie, en 1991, racontent Patrick Tchoboian, directeur de la MCA et Odette Maghakian, la présidente. On ne pensait pas, à l’époque de la création, de la MCA, que ça allait arriver”.
Jusqu-là, la MCA n’avait pas vraiment de liens avec l’Arménie, “sauf à l’occasion du tremblement de terre en 1998”, indique le directeur.
Durant les deux premières années de son existence, la MCA est tournée vers la diaspora locale. Puis, à partir de 1995, les relations avec l’Arménie occupent donc une place plus importante. Le jumelage entre Vienne et Goris, officialisé en 1992, y est pour quelque chose. “Dès la signature du jumelage, l’association Vienne-Goris est créé au sein de la MCA, détaille Patrick Tchoboian. Elle va servir de relais entre les municipalités et des projets seront menés pendant une dizaine d’années.
Puis, en 2002, la MCA passe à une “étape supérieure”, en rassemblant davantage d’associations arméniennes viennoises, tout en poursuivant ses actions spécifiques.
Elle aide notamment la maternelle n° 5 de Goris et s’oriente vers des projets liés à la jeunesse. L’an dernier, un camp de vacances à Goris a été financé pour des jeunes arméniens francophones de la ville.
La MCA, c’est la “Maison” des Arméniens, mais pas seulement. “Dans nos adhérents, certains ne sont pas Arméniens, car c’est le côté convivial qui les attire, livre le directeur. Les gens se sentent bien ici”.
Des cours de cuisine, en passant par la chorale, la danse, ou encore les cours d’arménien, sous oublier les expositions, les présentations de livres, etc … c ‘est sûr, il y a de quoi se sentir bien à la MCA!

Un peuple fier de ses racines

(Le Dauphiné Libéré – 22 décembre 2010)

La Maison de la Culture Arménienne fête ses 25 ans. Un évènement que la communauté a célébré au théâtre de Vienne, autour d’un spectacle de danses et chants traditionnels. Une rencontre placée sous le signe de la mémoire d’un peuple fier de ses racines, riche de sa culture et de son identité.
“En réalité, la MCA a 90 ans”, considère le directeur Patrick Tchoboian. Car si ce mouvement est officiellement né en 1985, c’est dans les années 20 que les Arméniens, chassés de leur patrie, ont dû trouver une terre plus accueillante. Pour certains ce fut Vienne, ville industrielle qui manquait de main d’oeuvre après l’hécatombe de la première guerre mondiale. Partis de rien, ils n’avaient comme seule richesse que l’envie, la mémoire et le conscience de se reconstruire.
Forts de ces valeurs et de leur humanité, ils ont su créer un réseau associatif dans les domaines politique, religieux, sportif, culturel, éducatif et solidaire.
Depuis 25 ans, ces actions sont guidées par le devoir de transmettre et de rassembler. Transmettre l’histoire d’un peuple, sa langue, sa religion : en un mot sa civilisation. Rassembler le monde arménien pour continuer à relever des défis et porter sa foi en l’avenir.
En proposant la mise en place du Collectif des associations arméniennes de Vienne, la MCA s’inscrit dans cette démarche d’unité. Localement, le soutien à l’Arménie s’exprime notamment dans le cadre du jumelage de Vienne avec la ville de Goris. Une collaboration basée sur la confiance. “Je salue l’aide des collectivités qui s’exprime au-delà des clivages politiques, avec une pensée particulière pour Louis Mermaz qui a joué un rôle important dans les années 80, lorsqu’il était maire de Vienne et président du Conseil général”, souligne Patrick Tchoboian. Et de poursuivre “C’est avec vous tous que nous parcourrons les 25 ans à venir”.