Notre pétrole, c’est la diaspora

( C.B. – Le Dauphiné Libéré – 29 septembre 2011)

C’est devant une salle des fêtes comble que le directeur de la Maison de la culture arménienne, Patrick Tchoboian, a ouvert les festivités pour le 20e anniversaire de la République arménienne. Face à lui, de nombreux politiques, toutes sensibilités confondues, étaient venus, ainsi que le sous-préfet, Lionel Lemoine.
Dans son discours, Patrick Tchoboian a notamment rappelé que l’Arménie est l’un des plus anciens peuples : “Aujourd’hui, nous fêtons nos 20 ans, mais c’est une infime parcelle de notre histoire. L’Arménie est née bien avant les grandes nations qui commandent le monde aujourd’hui”. Il a ensuite insisté sur le fait que deux tiers du peuple arménien vit en dehors du territoire : “Notre pétrole, c’est la diaspora puisque nous sommes présents dans près de 50 pays sur les 5 continents”.
Une richesse qui donne aussi des devoirs aux Arméniens : “Nous devons soutenir et aimer la terre d’Arménie. Nous devons sans cesse nous demander ce que nous pouvons faire pour ceux qui vivent loin de nous “, a expliqué le directeur de la MCA.
Des aides qui passent notamment par une coopération avec d’autres villes comme Vienne. Le député-maire Jacques Remiller a par exemple souligné le travail qui est réalisé depuis 19 ans entre la cité antique et Goris : “Nous construisons un avenir commun”, a-t-il lancé. Depuis 2007, les relations sont même devenues plus importantes avec des projets de coopération autour du tourisme et de l’économie. Des liens qui ont aussi permis à la ville française de se développer : “Vienne est devenue une terre d’accueil que vous avez aimé, que vous avez aidé à améliorer”, a précisé Jacques Remiller.
Enfin, le sujet du génocide arménien a bien évidemment été évoqué. Le préfet de la région du Guégharkunik a d’ailleurs rappelé que : “La France a été le premier pays à soutenir l’Arménie après le génocide”. Jacques Remiller, de son côté, a une nouvelle fois plaidé pour sa reconnaissance officielle : “C’est une question de démocratie”.

Ce jour-là est un grand jour

( Charlotte Ghazarian – La Tribune de Vienne – 7 octobre 2011

“Nous sommes tous réunis pour célébrer le 20e anniversaire de la République d’Arménie, 20 années qui ne sont qu’une infime parcelle d’une très longue histoire”.
Patrick Tchoboian, directeur de la Maison de la culture arménienne de Vienne, s’est exprimé au nom de la communauté lors d’une cérémonie émouvante, à la salle des fêtes.
La chorale Gomidas, dirigée par Jean Berberian, s’est déplacée pour l’occasion, interprétant notamment les hymnes français et arménien devant de grands drapeaux aux couleurs de l’Arménie.
Nver Poghossian, le préfet de la région du Guegharkunik, qui coopère avec le Conseil général de l’Isère, a remercié la diaspora arménienne pour ses actions menées en France, notamment à Vienne, où la communauté est très active. Erwann Binet, conseiller général de Vienne nord, s’est adressé au préfet en évoquant l’histoire de l’Arménie, non sans humour. “Sa culture est plusieurs fois millénaires. J’ai essayé de vous impressionner avec notre vin de Seyssuel qui a 2 000 ans, vous m’avez répondu que les Arméniens en font depuis 5 000 ans… je n’essaierai plus de vous impressionner”.
Le député-maire Jacques Remiller a pour sa part recontextualisé l’indépendance de la République d’Arménie, survenue le 21 septembre 1991 après la chute du mur de Berlin. “La dignité a été rendue à tous les Arméniens, ce jour-là est un grand jour”, insiste-t-il.
Une exposition photos intitulée “Avoir 20 ans”, présentée par le photographe Julien Poulain, a aussi permis au public de découvrir des portraits de jeunes arméniens âgés de 20 ans, nés durant la période de l’indépendance. Une exposition réalisée cette année à Goris, Vardenis, Sevan et Gavar, qui est le fruit d’un partenariat entre les villes de Vienne, Romans, Grenoble et le Conseil général de l’Isère, dans le cadre d’un programme concerté de coopération.