( Vienne Informations – 3 avril 1996 )
Les musées de Vienne présentent jusqu’au 12 mai une cinquantaine d’eaux-fortes et de lithographies de Jean Carzou au cloître Saint-André-le-Bas.
Jean Carzou, de son vrai nom Carnik Zouloumian, est né à Alep en Syrie en 1907. Un diplôme d’architecte en poche, c’est dans les vieux quartiers de Paris et sur les bords de Seine que l’artiste s’adonne à son goût pour le dessin et la peinture.
En noir et blanc ou en couleur, son univers est un univers théâtral dans lequel les figures étranges d’Ariane, de la Dame, des Guerriers ou des Amants évoluent au milieu d’architectures arachnéennes de la Cité Mystérieuse ou du Palais des Mirages. Le trait règne en maître dans l’oeuvre de Carzou : “Je pense d’abord au dessin. On se doit de choisir entre Ingres et Delacroix. J’ai choisi Ingres”.
Ce visionnaire, ce poète, ce rêveur donne lui-même la clef d’accès à son oeuvre : “La réalité est riche. Pour moi, toute chose paraît baigner dans une lumière extraterrestre. C’est ce mélange de rêve et de réalité qui me poursuit. Je voudrais extraire la magie qui existe en toute chose. Quant à la peinture, elle doit exprimer l’au-delà. Il n’y a pas de progrès si le grand art est contraire à l’humain. Le sujet est prétexte, il faut peindre l’au-delà en représentant l’objet”.
Cette exposition a été créée et conçue par l’association Chemins Culturels. Elle est présentée à Vienne avec le concours de la Maison de la Culture Arménienne dans le cadre des manifestations mises en place à l’occasion de son 10e anniversaire.
Des ateliers d’initiation à la gravure seront organisés autour des oeuvres de Jean Carzou pour les enfants de maternelle et de primaire.