( V.A. et De.B. – Le Dauphiné Libéré – 23 juillet 1997 )
Fin juin, des pluies torrentielles tombaient sur Goris, ville jumelle de Vienne en Arménie, provoquant de très importants dégâts matériels, et entraînaient la mort de quatre personnes. Face à cette situation dramatique, comparable à celle de Vaison-la-Romaine il y a cinq ans, une aide d’urgence se met en place.
Comme le soulignait Jean-François Merle, le responsable du COEI (Comité d’Organisation des Echanges Internationaux), “le jumelage, ce sont des moments agréables et d’autres plus difficiles. Ce doit être, quand il le faut, un instrument de solidarité, comme avec Udine, en Italie, victime d’un tremblement de terre, ou Velenje, en Slovénie, qui devait faire face à un afflux de 3 000 réfugiés. Là, nous devons également agir très rapidement”.
Selon les premières estimations, les dégâts s’élèveraient à 4,5 millions de francs. Ils ont touché tous les secteurs de l’économie locale. Les terres ne sont plus cultivables. Une aide d’urgence de 1 200 000 francs est nécessaire pour la remise en état des principales rues de la ville devenues impraticables, de certains ponts qui menacent de s’effondrer, ainsi que pour la réparation des canalisations, l’eau potable se mélangeant aux eau usées.
A l’appel conjoint du COEI et de la Maison de la Culture Arménienne, les associations concernées se sont réunies avant-hier au salon des mariages de la mairie. La situation géographique particulière de Goris a été évoquée : la ville, comptant comme Vienne 30 000 habitants environ, est située dans une cuvette, ce qui la met à la merci des inondations. Et les conditions météo ont été particulièrement mauvaises cette année, avec les plus importantes précipitations depuis trente ans… De plus, Goris, située dans le sud-est de l’Arménie, est excentrée par rapport à Erevan, dans un pays déjà très enclavé. Sur ces hauts plateaux, les routes sont difficiles.
C’est pourquoi les habitants de Goris ont demandé de l’argent plutôt que des produits de première nécessité, plus difficiles à acheminer. Ils pourront ainsi acheter sur place ce dont ils on besoin. Comme le soulignait Patrick Tchoboian, directeur de la MCA, l’état des infrastructures impose une aide d’urgence : il faut refaire le bitume des routes et les canalisations d’eau et remettre en état les ponts. Dans une lettre envoyée à la mairie de Vienne, le maire de Goris parle d’une “succession de catastrophes qui a transformé la ville en tas de pierres et de sable”.
Un compte commun a été ouvert pour recueillir les dons. Ils seront alors changés en dollars et envoyés à Goris. Le fait que cette aide soit destinée à un village précis permettra d’éviter toute dispersion de fons. Une vingtaine de membres de la Croix Bleue arménienne se rendront également à Goris fin août. Les travaux seront suivis avec le comité de jumelage.
Le comité solidarité Vienne-Goris tiendra un stand d’information sur le marché, ce samedi, devant l’agence du Crédit Mutuel, cours Briller. Une urne accueillera les dons. D’autres opérations devraient être menées à la rentrée.
Plus de 50 000 francs récoltés
( C.M. – Le Progrès – 4 octobre 1997 )
Goris, ville jumelle de Vienne, a lancé un appel de détresse suite à une catastrophe naturelle survenue en juin. Le COEI (Comité d’Organisation des Echanges Internationaux), la communauté arménienne, le Croix Bleue, le Secours Populaire, l’Association des Familles, l’Amicale des Pompiers, les mairies de Vienne et de Pont-Evêque … toutes ces structures ont su réagir rapidement et se mobiliser afin de récolter des fonds. Le premier bilan de cette chaîne de solidarité a été communiqué jeudi à la salle Europe.
Rappelons que, les 22 et 23 juin, des pluies torrentielles et de grosses chutes de grêle ont provoqué de très importants dégâts matériels à Goris (rues impraticables, ponts menaçant de s’effondrer, réseaux d’eau potable interrompus), entraînant la mort de quatre personnes. Le 26 juillet, une “opération marché” a été lancée à Vienne afin de faire appel par voie de tracts à la générosité de la population. “Cela reste véritablement une réussite. Il est vrai que le jumelage est d’ordinaire “folklorique”. Mais dans de ce cas extrême, nous avons pu voir ce qu’est le “mariage” de deux villes. Nous pouvons être très fiers de la population locale, qui a réagi en masse puisque nous avons récolté, à la date de ce soir, très exactement 45 573 francs”, a précisé Jean-François Merle, président du COEI. A l’annonce de ces chiffres, la mairie de Pont-Evêque a “surenchérit” en offrant 5 000 francs supplémentaires, ce qui porte la somme globale à 50 573 francs.
Patrick Tchoboian a, quant à lui, fait état de l’avancement des travaux effectués. “Les ponts ont été remis en état, le réseau d’eau potable a été partiellement reconstitué mais fonctionne seulement à des heurtes précises. Aujourd’hui, il reste à remettre en état les routes et les rues qui sont dégagées mais pas reconstruites. L’argent récolté sera utilisé à ces fins …”. Suite à cette intervention, une cassette vidéo a été diffusée afin de montrer l’ampleur des dégâts.