( Zmrouthe Aubozian – France Arménie – 1er juillet 2007 )
Conclusion d’une saison exceptionnelle célébrant l’Année de l’Arménie, une croix de pierre érigée à Vienne témoigne pour les temps à venir de l’âme et l’identité arméniennes.
Surplombant le théâtre antique et la ville de Vienne, la chapelle de Notre-Dame de Pipet est un lieu touristique fréquenté et prisé des Viennois eux-mêmes. Désormais, et depuis le 3 juin, un khatchkar se dresse sur le site, un emplacement idéal accordé sans hésitation par son propriétaire, l’Association des amis et missionnaires de La Salette.
Réalisé par le sculpteur Liova Arakélian à Erevan, il a reçu labénédiction de Mgr. Norvan Zakarian, évêque de Lyon et sa région, lors d’une messe célébrée par le père Haroutounian. Ont pris la parole à cette occasion, Patrick Tchoboian pour les associations arméniennes, Gérald Eudeline, vice-président du Conseil général de l’Isère et Jacques Remiller, député-maire de la cité romaine.
Un nombreux public s’est ensuite retrouvée à la Maison de la culture arménienne (MCA) pour fêter l’inauguration du troisième monument arménien de Vienne après la stèle dédiée aux victimes du génocide, inaugurée en 1982, et celle installée à l’entrée de la MCA à l’occasion de son 20e anniversaire en 2005.
Le succès de l’Année de l’Arménie à Vienne et ses environs, marquée par plus de trente manifestations, s’explique par la collaboration entre les associations arméniennes, les structures culturelles et les communes, drainant chacune leur public. Et grâce au concours de la Ville et du Conseil général de l’Isère.
Vienne l’Arménienne
( Philippe Frieh – Le Dauphiné Libéré – 4 juin 2007 )
On dénombre quelque 2 000 Arméniens ou Français d’origine arménienne à Vienne et dans ses environs. La communauté, très soudée et active, est un modèle d’intégration couplée d’une pérennisation viscérale de son identité. Vienne a ainsi vécu, hier après-midi, l’évènement le plus fort de sa participation à l’année de l’Arménie, qui doit s’achever le 14 juillet, avec l’inauguration au sanctuaire de Pipet d’un khatchkar. Cette stèle à la valeur funéraire et commémorative, symbole même de la foi en Arménie, a été découverte par monseigneur Zakarian, évêque des Arméniens de la région Rhône-Alpes, au terme d’une messe célébrée dans la chapelle de Notre-Dame de Pipet.
La communauté, parée de ses habits de fête, a vécu un moment fort : “C’est un souvenir de nos terres, un signe religieux qui dévoile le ciment qui unit la communauté arménienne. Des évènements comme ça, il n’y en a pas beaucoup et c’est un véritable privilège”, relevait Marcel Donabedian. “En plus, l’endroit a été remarquablement choisi”, soulignait Sylvia Satelmechian, qui est d’ailleurs membre du conseil municipal. Depuis l’arrivée des premiers immigrants fuyant le génocide de leur peuple dans les années 20, Vienne s’est forgé une longue histoire d’amitié avec l’Arménie.
Terre d’asile quand ses usines (Pascal-Valluit et Pellet) donnaient du travail aux arrivants, elle est devenue au fil des ans socle de partage.
Un jumelage avec la ville de Goris, scellé en 1992, en est l’une des illustrations, de même que la vivacité du collectif des associations arméniennes.
Patrick Tchoboian, directeur de la maison de la culture arménienne de Vienne, rappelait d’ailleurs la belle mobilisation relevée en cette année de l’Arménie, avec une trentaine d’évènements organisés à Vienne ou dans les environs. “Il y a eu un formidable mouvement et nous avions la volonté d’organiser un évènement marquant, qui témoigne de l’âme de notre peuple”. Le khatchkar, pour toutes les associations arméniennes viennoises, sera un nouveau trait d’union entre leur ville et leur patrie d’origine.